Malik Djoudi + Frànçois & The Atlas Mountains
Malik Djoudi
« Montre-moi ton point sensible, je te dirai qui tu aimes ». Celui de Malik Djoudi est sans conteste la musique, qu’il apprivoise depuis l’enfance, rapidement suivie de premières compositions au service des petits et grands écrans… Avant de se consacrer à un corpus solo ne ressemblant à nul autre.
Intimiste, sensuelle : telle est la musique de Malik, façonnée à l’envi au fil des albums : Un (2017), Tempéraments (2019), qui lui a valu d’être nominé « Album révélation de l’année » aux Victoires de la Musique 2020… Et, aujourd’hui, Troie. Lequel ouvre un chapitre nouveau, celui d’un parti pris organique dont l’idée a germé après sa dernière tournée. Entouré de machines pendant trois ans, manipulant ce son électro qu’il adore, le chanteur a souhaité revenir au profondément vivant, et pouvoir, sur scène, être accompagné d’autres instrumentistes. Sans omettre, cependant, les possibilités des synthés et des arrangements à venir, Malik est allé à l’essentiel, composant avec la basse et la batterie, inspiré par les grooves simples et efficaces de Frank Ocean ou Mac Miller. Il s’agit de rompre avec ses habitudes, travaillant entre la campagne, la Villa Noailles et Paris, ramener de la lumière après deux disques mélancoliques. Contourner les codes et systématismes de la pop actuelle pour imposer une matière épurée et surprendre – lui autant que les auditeurs. « La création de ce disque m’a donné la force pour rester droit, et aujourd’hui j’aimerais qu’il puisse donner de la force aux gens », confie le musicien.
Frànçois & The Atlas Mountains
C’est un album d’errance et de souvenirs. Un voyage dans l’espace, l’amour et le temps. Depuis Solide Mirage, cinquième album de Frànçois and the Atlas Mountains sorti en 2017, François Marry a bougé. Vers le XIXème siècle et Les Fleurs du Mal, de Baudelaire, dont il a mis huit poèmes en musique. Vers Essaouira, où il s’est initié à la transe des gnawa. Puis en Europe où il a rassemblé images et mélodies. « J’adore cet état, très onirique et ouvert. Cette sensation d’un champ des possibles, qui permet de se délester pour faire entrer le vide et l’inconnu, des saveurs nouvelles et inattendues. »
Banane Bleue est un disque nomade, né entre Berlin, Athènes et Paris, dans des ateliers loués pour quelques jours, sur des instruments parfois empruntés : « j’ai voulu éviter les lieux traditionnellement destinés à la musique, recréer ces poches d’inspiration que les artistes européens savent inventer.» Frànçois and the Atlas Mountains a toujours été un groupe à géométrie variable : cette fois, c’est seul que François a conçu le disque, ou presque, épaulé par le finlandais Jaakko Eino Kalevi, auteur de trois beaux albums de pop élégante et synthétique, à la production. Et par Renaud Letang, complice de Feist, Gonzales ou Connan Mockasin, au mix.