Des mots et des rythmes aux collèges Jean Zay et Jules Ferry
Durant la semaine du 13 au 17 mars, dans le cadre du parcours "Des mots et des rythmes", le pôle Action Culturelle du Krakatoa a invité l’artiste Guillo à intervenir dans les classes de 5ème1 du Collège Jean Zay à Cenon et de 4ème D du Collège Jules Ferry à Mérignac. De l’écriture de chanson au concert, il a initié les deux classes à la création d’une œuvre musicale… Une expérience qui s’est déroulée tout au long de la semaine et qui a vu naître deux superbes chansons.
Les Parcours des Mots et des Rythmes (Programme académique proposé et soutenu par l’Education Nationale, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le conseil départemental, les établissements scolaires et culturels) ont vocation à faire découvrir le cheminement de la création artistique à un groupe d’élèves. Le projet est pensé par des professeurs, des partenaires culturels locaux et des artistes intervenants avec une volonté commune : éveiller la créativité et construire un projet artistique où chacun puisse trouver sa place. C’est dans ce cadre que le pôle Action Culturelle du Krakatoa, l’artiste musicien Guillo et les enseignants des collèges Jean Zay et Jules Ferry ont construit ensemble, un projet de résidence de création croisée.
Durant une semaine, Guillo a mené un atelier dans les classes partenaires et accompagné les élèves de Cenon et Mérignac dans l’écriture de chansons. A l’issue de cette semaine de création, tous se sont retrouvés, le vendredi 17 mars, pour un concert de restitution à la MJC Centre de Mérignac.Après un concert de Guillo, devant des élèves attentifs et enthousiastes, ce fût au tour des « artistes en herbe » de monter sur scène accompagnés par le musicien….le trac du début d’après-midi avait disparu, laissant place à l’envie de partager leurs créations. “ Le Monument des Mots ” (chanson de Jules Ferry) nous renvoie à l’imaginaire, à la nécessité de s’exprimer... “Parmi eux ” (du groupe de Jean Zay) évoque la différence et la difficulté de trouver sa place dans une société.
Ce fut un beau moment empli de bienveillance, de partage et de sensibilité autour de leurs créations. Cette restitution représentait aussi un moyen d’échanger en musique sur le parcours, l’expérience partagée et d’être à la fois acteur et spectateur.
Les élèves et Guillo ont ensuite partagé quelques photos et souvenirs avant de repartir, la tête pleine de belles notes et de paroles rêveuses.
Une semaine, en immersion dans une classe, on a le temps de faire connaissance !J'arrive avec ma guitare et mon envie d'échanger, de faire naitre des histoires dans l'imaginaire des enfants, de leur transmettre un petit quelque chose aussi.Après les présentations en musique, on parle un peu de la vie d'artiste et beaucoup de la "structure d'une chanson".Paroles, musique, couplets, refrains, pont, pré-refrain, introduction, point de vue, phrase d'accroche. Autant de termes un peu techniques qui viendront composer une œuvre de 3 minutes 30, en moyenne, comme un condensé de vie.La mission est de stimuler les émotions. Pour cela, il faut choisir le thème, l’histoire, la psychologie des personnages. Qui parle ? A qui ? De quoi ? Trouver un angle original. Je suis là pour les guider. On discute énormément, car tout le monde doit pouvoir s’exprimer et défendre ses arguments, proposer des mots, des phrases.Parfois, y compris avec les plus jeunes, ont lieu des échanges philosophiques sur le temps, le progrès, l’amour, la mort, l’univers. De ces discussions naissent les images, les rimes, la métrique, un air, une chanson ! On note tout au tableau, puis sur l'ordinateur avec l'aide précieuse des professeurs, véritables initiateurs du projet, qui sont là également pour calmer les ardeurs ou motiver les troupes, organiser les temps de travail de la classe à mes côtés.Ce sont des moments intenses pendant le processus de création, puis sur scène quand vient le temps de la restitution. Interpréter en public les œuvres créées au cours de la semaine, devant les profs, les copains, est loin d’être évident pour des artistes novices. Il leur faut affronter le trac, les lumières, le micro. Bien souvent ils ressortent grandis de ce voyage, plus forts et plus confiants. Enfin je l'espère.Je garde un excellent souvenir des deux chansons créées à Cenon et Mérignac. La première, "Parmi eux" parle de la différence, et s'appuie sur un décalage original : l'histoire d'un petit blanc, parti du sud-ouest de la France, pour se retrouver au milieu d'enfants noirs, dans son nouveau collège au Congo. La seconde chanson évoque un lieu imaginaire, qui pourrait bien exister : "Le monument des mots", énorme mur de pierre sur lequel les humains viennent inscrire des messages, graver des formes, depuis des millénaires.