Si vous aimez Voyou, Jungle, Lewis Evans...

Une irrésistible envie de danser ? Un désir de vibrer et de libérer vos émotions avec ferveur ? Cela pourrait bien être la soirée qui vous correspond. Celle que vous passerez en compagnie de Victor Solf. S’il est né à Düsseldorf, l’ex-moitié de Her a bel et bien la France dans la peau. Avec son nouvel album Tout peut durer, sorti début 2025, sa voix délicatement écorchée s’exprime pour la première fois dans la langue de Molière, accompagnée de chœurs, de cuivres, de cordes… Le résultat n’est autre qu’un groove résolument moderne, mêlé à des sonorités pop et soul toujours aussi fédératrices.

Bien que les arrangements électroniques aient la part belle, l’esthète n’en oublie pas le cœur du projet, déclamer de vraies chansons. Textes et mélodies restent l’obsession de chaque instant. Ce n’est pas pour rien que l’on retrouve derrière ce masque électro-pop l’influence certaine des Souchon et Ferré, tant l’héritage chanson française est inscrit dans le code génétique du bordelais. De Zaho de Sagazan à Tim Dup en passant par Florent Marchet, Eddy de Pretto, Pétrole Brut rejoint cette famille recomposée qui réinvente l’art de dire et sait jouer des nouveaux codes. La musique des voix se veut quant à elle pop et harceleuse, comme ces refrains sifflés jadis qui refont surface sans crier gare. Ils restent. Le verbe y est quant à lui changeant, tranchant, poétique, caustique souvent. Mais il en est toujours frénétique et suit cette urgence totale qui semble soulever le cœur de Pétrole Brut.