

- Si les Svinkels n’existaient pas, il faudrait les inventer ! Imaginez trois MCs délirants, Gérard Baste, Mr Xavier et Nikus Pokus, qui aiment les plaisirs interdits et se sont réunis pour inventer un nouveau style baptisé « cradcore », « slip-hop » ou encore « hip-hop de comptoir »... Tous les trois ont un look débridé mais leurs oreilles sont musicalement expertes et depuis 1997 ils savent ce qu’ils veulent : se déchaîner en construisant des morceaux extrêmes qui seront un pont entre punk et rap. Car même si au final ils se revendiquent avant tout comme un groupe de rap, les Svinkels, avec leur nom inventé à partir des vapeurs alcoolisées d’une bière plutôt cheap, ratissent large aux niveaux de leurs influences et cette richesse se ressent dans leur musique. Leur son fait autant référence aux Beastie Boys et à Boo-Yaa Tribe qu’à la scène punk-rock alternative made in France (on pense aux Ludwig von 88), avec un petit côté loufoque et furieux emprunté aux Red Hot Chili Peppers première période Pour toutes leurs apparitions en public ils sont flanqués d’un D.J. tout aussi allumé qu’eux, DJ Pone (multi-récompensé aux championnats DMC). Avec des lyrics éclatés mais qui sonnent vrai, la gouaille et le flow impressionnant de ses trois hurleurs qui sont aussi sculpteurs de grooves, ce power-trio qui avoue aimer Cypress Hill et les House of Pain a d’abord été un groupe-culte avant de s’affirmer définitivement prophète en son pays, c'est-à-dire un ensemble pionnier de la culture hip-hop française, faisant du rap comme personne avant eux, loin des clichés habituels du genre. La musique des Svinkels est immédiate tout en étant inventive, agressive tout en étant ludique. Les trois musiciens ont su imaginer un cocktail sonique qui n’appartient qu’à eux, un mélange détonnant qui pourrait sans problème servir de bande son aux délires des cascadeurs américains masos de « Jackass » ! Comme ils disent, ils sont « les rappeurs les plus punks de la scène française », ils en sont fiers et ils ont raison. Carabine, c’est deux gars originaires de l’Aisne qui décident de monter un groupe de variété pour auto-tamponneuse : Thomas Brière, un mec parano et bagarreur et Benoit Lambin, une tête de lâche sur un corps de traître. Toujours en train de zoner dans l’tiéquar avec leur bande de pisse vinaigre, vous pourrez toujours les croiser au PMU du coin en train de jaqueter sur l’dernier titre de Renaud remixé par Pharell Williams, ou bien smurfant sur du Frehel dans un dancing à la frontière Franco belge. C’est vraiment con que l’Ecole des Fans soit enterrée et Jacques Martin avec, on les aurait bien vu mettre des « 10 » et offrir des godemichés aux petites filles venues pleurnicher leurs chansons populaires...