THE MYSTERY LIGHTS + Decheman & The Gardener
Rock / US
THE MYSTERY LIGHTS
L’histoire des Mystery Lights commence en 2004 dans la petite ville de Salinas, en Californie, où deux amis - Michael Brandon et Luis Alfonso - aux goûts musicaux partagés (The Mc5, Velvet Underground, Dead Moon, The Fall… pour ne citer qu’eux) décident de s’associer pour façonner un genre de rock and roll déjanté bien à eux. Ils passent la majeure partie des dix années suivantes à voyager sans relâche pour faire connaître leur musique, puis s’installent dans le Queens, à New York, en 2014. Deux ans et une tournée ininterrompue plus tard, les Mystery Lights reviennent dans le Queens pour préparer leur second album « Too Much Tension » (sorti en mai 2019), dans lequel ils enrichissent leur musique d’influences plus éclectiques encore : un mélange de synthés étranges empruntés à des groupes tel que The Normal and Suicide, d’énergie et de style puisés dans l’âge d’or du punk, de délicatesse pop à la Kinks, et de mélodies sombres faisant écho à celles de Television. Avec ce second album, les Mystery Lights donnent une dimension nouvelle et vertigineuse à ce rock and roll idiosyncratique qui leur est si particulier.
Decheman & The Gardener
Un gros son d’orgue Hammond qui ne se la pète pas trop rock’n’roll show donne la tonalité juste de ce disque. Les bonnes notes découlent d’un savant dosage entre technique et laisser-aller décalé. « À bout de tout » figure un Dutronc bercé trop près du mur, façon génial glandeur qui végète en seconde division au mépris de toute ambition carriériste. Ça groove épais, mais sans gras. « La fête est finie » atteint les sommets du nihiliste en état d’ébriété, mais Chuck Berry assure le tempo alors… Quelques élans garage sombre comme « Too long waiting » raviront les fans des Sonics. « Coup fourré », morceau éponyme de l’album chavire lui le whisky sur un orgue psyché furibard. Le blues tordu des Butthole Surfers première époque s’invite sur « Look forward » avec une voix déréglée en écho. Jérôme Decheman, entre autres anciennement organiste pour Miossec (pour ceux que l’underground rebute), continue de cultiver ses plantes toxiques avec son ami jardinier (véridique !). Les amateurs de plates-bandes à la française passeront leur chemin, tandis que les mauvaises graines pousseront mémé dans les orties pour festoyer en paix.