Jain
J’aurais pu vous croiser à Pau ou à Madagascar, à Dubaï ou à Toulouse, au Zénith de Paris ou à l’Amphithéâtre 3000 de Lyon, en première partie de Seal, de Christine and The Queens, de Yodelice. Vous m’auriez fait une démonstration de danse africaine sur du Eminem. Une impro de percussions sur Otis Redding. Vous m’auriez fait découvrir Miriam Makeba, M.I.A., Method Man. L’ethno-jazz versus le hip hop alternatif versus le mafioso rap… Pas de cloisonnement mélodique avec vous, pas de lutte d’octaves. Vous aimez plus que tout les contrastes, les rencontres, les patchworks, le reggae qui visite l’électro, la dance poétique, le groove qui s’entrechoque à la pop, les allers et venues, les transits, les déracinés, les séparations, les rencontres improbables, les chemins de traverse, votre enfance au milieu des gratte-ciel et du désert. Je vous aurais demandé d’où vous tirez votre vitalité mélancolique. Vous auriez regardé vos grigris, votre bague afghane offerte par votre grand-mère, votre anneau « secret » en provenance du Sénégal et votre bracelet malgache cadeau de votre grand-père. Vos anciens vous promettent un si bel avenir.