CHEVALREX
PROVIDENCE n.f. (du latin Providentia) : Personne ou évènement qui arrive à point nommé pour sauver une situation ou qui constitue une chance, un secours exceptionnel.
En point d’orgue à une année que l’on qualifiera pudiquement d’agitée, Providence est un titre qui résonne idéalement. Le quatrième album de Chevalrex, alias Rémy Poncet, distingué songwriter parisien originaire de la Drôme, possède bien en apparence les vertus d’un remède, la douce chaleur du réconfort et l’orgueilleuse solidité d’un refuge. Pourtant, à l’image de sa pochette tropicale, où le chanteur nous fixe comme un contre-champ de cataclysmes et de cyclones imminents, mieux vaut prendre garde des clichés trop vite ripolinés, des évidences trompeuses et de la pop comme un paradis d’enfance sans nuage. Rémy Poncet sait combien l’envers des mélodies radieuses et des orchestrations solaires peut s’avérer froissé et assombri lorsqu’on s’en approche.
Providence s’ouvre d’ailleurs Au crépuscule, «rêvant de calme absolu», et se referme sur une plage de l’île de La Désirade «à la tombée du jour», dessinant un cycle parfait d’ombres et de lumières qui, d’éclipses en ellipses, façonnent ces douze chansons jouées cœur battant et chantées comme dans un hamac qui balancerait au bord d’une falaise. Tel est l’art équilibriste de Chevalrex, porté au grand jour en 2016 avec Futurisme (le premier, Catapulte, n’en était que l’esquisse) et éclairé encore plus franchement avec Anti Slogan deux ans plus tard.
De la grande pop ambitieuse, vive et panoramique, et des textes autobiographiques parfois sans fard, mais qui ont l’élégance de rester évasifs, ouverts et intensément poétiques. « Je n’ai jamais eu envie d’écrire de façon trop narrative, explique Rémy. Je crois plus à la force du collage, qui correspond plus à ce qu’est la vie. »
Sortie nouvel album : 22/01/21
chien noir
Malgré son nom d’artiste molosse, Chien Noir aime les chansons douces. Sur des arrangements poin- tillistes de guitares, pianos et programmations électroniques, il les interprète d’une voix gracile qui évoque le paradis perdu de l’enfance. En surface, ses chansons ressemblent à d’aimables comptines pour grands. Accrocheuses et lé- gères, on a envie de les écouter en boucle. Et puis de plonger en elles, parce qu’il y a un monde sous la surface.
Le jeune homme derrière Chien Noir s’appelle Jean Grillet. Chien Noir est le nom d’un pirate dans L’île au trésor de Stevenson – sou- venir de l’époque où il dévorait des romans d’aventure. Et c’est aussi Cerbère, le gardien des enfers. Jean en revient, et il ne veut plus y re- tourner, c’est pour ça qu’il écrit des chansons.
Jean a composé son premier EP chez lui à Bordeaux, seul, quand les souvenirs et les émotions affleurent, que les contours s’estompent et qu’on peut danser dans sa tête. Il compose la nuit, pour faire venir le jour. Car les chansons intimes de Chien Noir ne sont pas tristes, elles se libèrent de la nuit et de ses fantômes, elles ont un petit sourire en coin et donnent envie de danser au-dessus du vide, de chantonner en dodelinant de la tête, soudain plus légère. Les enregistrer en studio fut même une partie de plaisir. Signé par le label naïve et sélectionné pour le Chantier des Francos de la Rochelle, Chien Noir n’a pas chô- mé en cette étrange année 2020