Ferme ton bec - Création d'un paysage sonore avec l'école ACHARD et la Bibliothèque de Bacalan
Désireuse de construire un échange artistique, culturel et créatif qui permettra la rencontre, la découverte et l’échange dans le quartier, La Bibliothèque de Bacalan est allée à la rencontre du pôle Médiation Culturelle du Krakatoa. Ensemble, nous avons pensé plusieurs actions de médiations autour de la musique et la danse. La Bibliothèque a convié l’école Achard et la classe de Caroline Raguin pour participer activement à la création d’un paysage sonore et musical autour d’un ouvrage jeunesse. Nous avons invité Nicolas Blazy, musicien multi instrumentiste pour accompagner les élèves dans cette expérience.
Créer un paysage sonore c’est assembler des sons plus ou moins évocateurs, dans une architecture sensible hors des concepts de mélodie, de rythme et d’harmonie. Le compositeur joue davantage sur les paramètres de timbre, intensité, densité, masse sonore, et sur le pouvoir émotionnel du son. Un paysage sonore concret peut devenir “musique” à notre oreille, un instant donné, par la magie de notre imaginaire musical. L’écoute devient musicale “lorsque le son perd sa fonction de miroir d’un objet, d’un état, d’une situation sociale, pour entrer dans la poésie et la subjectivité“. Un paysage sonore, c’est aussi le moyen de raconter une histoire, de l’illustrer grâce aux sons, aux bruits, à la mélodie qu’elle nous évoque.Ferme ton Bec est l’album jeunesse choisi par les enseignants, les bibliothécaires, le musicien et les médiatrices du Krakatoa pour cet atelier de mise en son et d’éveil à la création musicale.
Ferme Ton Bec est le prénom du neuvième petit poussin de la fratrie. Il tient son nom d’une (pas si) mauvaise habitude qu’il a de parler sans arrêt et de poser des questions (pas si) impertinentes à tout bout de champs… Un beau jour, lassé par les moqueries et les remarques de ses frères et sœurs poussins, et des autres animaux de la basse cours, Ferme-ton-bec s’enfuit dans la forêt... Mais sans lui, le soleil ne se lève plus, dans la ferme, les animaux perdent la tête et font des choses qui ne leur ressemblent pas (le cochon prend un bain, la vache fait l’acrobate, l’oie s’ennuie…). Si bien, que la poule, la maman, décide de partir à la recherche de Ferme Ton Bec. Malheureuse comme les pierres, elle le cherche partout, pour le retrouver… En train de poser encore des questions aux habitants de la forêt ! Tous deux, heureux de se retrouver décident de rentrer ensembles au « bercail ». La maman fixe des conditions pour un bon vivre ensembles : tu ne coupes pas la parole et tu tournes 7 fois ta langue dans ton bec avant de poser n’importe quelle question… Et Ferme ton bec impose sa condition : il ne veut plus porter ce drôle de prénom ! Il s’appellera Grand-Ouvert…
La première rencontre
Le 16 mars, nous avions rendez-vous à 9h00 à l’école maternelle Achard pour faire connaissance avec les élèves. Les enfants nous attendaient sagement, nous avons pris place dans la ronde pour faire les présentations. Il y avait Lili et Mathilde, médiatrices culturelles, Nicolas Blazy, musicien multi-instrumentiste et expérimentateur sonore, et Jeanne qui est en service civique au Krakatoa. Nous avons raconté nos métiers et expliqué l’atelier : ce qu’est un paysage sonore, ce qu’est la création (souvent confondu avec la « récréation »…)…
« Nous sommes libres de joie ! » s’exclame une élève pour se dire au revoir !
Le premier atelier de création
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Le deuxième atelier de création
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« L’idée du projet d’interprétation sonore du conte « Ferme ton bec ! » a été de mettre à la disposition des enfants tout un panel d’objets divers qui selon les manipulations allaient évoquer les différentes étapes du conte. Il y a donc eu une phase d’exploration et de manipulation collective par les enfants qui nous a permis d’insister sur l’importance première de l’écoute et du silence qu’il est nécessaire d’instaurer afin d’imaginer le potentiel de tel ou tel son. Le groupe était très respectueux, investi et volontaire dans la phase de recherche. Ils se sont montrés plus timide lorsque nous sommes passés à la phase d’enregistrement, exercice qui peut se révéler intimidant, en particulier lorsqu’ils devaient parler « à la manière de … ». Mais ils se sont montrés très courageux. J’ai pris un réel plaisir à faire cet atelier avec eux et je remercie chaleureusement leur institutrice, Caroline Raguin, pour son accompagnement ainsi que sa participation. » Nicolas Blazy